Le premier samizdat inclassable de
Le livre
— Dans quelle veine votre livre se situe-t-il ?
— Celle qu’on tranche.
Ce que le lecteur trouvera réunis dans ce livre ce sont des écrits de jeunesse avec leur part d’innocence cruelle et la naïveté des conquérants. Il ne faut pas s’y tromper cependant : c’est dans ces années de formation que le cœur prend ses couleurs.
On sait d’avance les critiques qui seront adressées à l’auteur de cet ouvrage. Ce seront bien entendu ses contradictions, le grand écart qu’il fait entre le Ciel et la Terre (voire les enfers), son admiration partagée pour Simone Weil et Vladimir Nabokov. Comment ? Voici un garçon qui se passionne pour Dieu et qui dévore des yeux, en même temps, sans se gêner, en pleine folie transgenre, woke et #MeToo, la première nymphette qui lui passe sous le nez ! Qu’est-ce que ce schizophrène ? Un fou dangereux à mettre d’urgence sous morphine ?
On sent à plein nez derrière chaque mot la marque d’un authentique caractère et derrière chaque question posée sous la forme d’affirmations péremptoires la soif inextinguible d’une vérité à trouver, d’une énigme existentielle à résoudre.
L’auteur
Crédit photographie : JMK Arts
Né en 1989 et messin d’adoption, Louis-Egoïne de Large publie ce recueil qui tient lieu à la fois d’acte de naissance littéraire et de crucifixion. Il travaille actuellement à son premier roman.
Quelques aphorismes
Je suis l’Homme dans toute son abjection !
J’ai le tort de n’être pas l’homme des vies des femmes de la mienne.
Le poète ne devrait être séparé de sa muse que par une grille de confessionnal.
Un cœur de mollards dessiné sur les pavés.
Le sexe, ça tâche.
Ouvrir un livre, c’est comme écarter les cuisses d’une femme.
Beauté à usage unique.
Je refuse de susciter la moindre admiration.
Ma femme, mon encrier
Je vais d’armure en armure. Le nu n’est beau qu’en peinture.
Prier, les lèvres contre les grains de son chapelet, comme on chuchoterait un secret à l’oreille de Dieu.
Ci-ne-gisent-pas tant de mes aphorismes oubliés.
Les crachats de vos amis sont les premiers que votre visage essuiera lorsque vous serez conduits à l’échafaud.
Dans cette malheureuse époque, où toutes les valeurs sont inversées, il faut aimer les prostituées.
Le jour où ma bibliothèque brûlera, quand la guerre aura éclaté, il ne me restera plus rien d’autre que mon chapelet.
Qu’importe l’ivresse, pourvu qu’on ait le flacon.
Je fais ce que je peux avec ce que j’ai, c’est à dire pas grand-chose avec pas grand-chose.
J’ai le mépris absolu du public. Plus une œuvre est nébuleuse et inaccessible, plus elle me plaît.
La gauche, c’est la droite moins Dieu.
Les écolos sont des amoureux de la Terre parce qu’ils ont renoncé au Ciel.
Dieu est mort, Daech l’a décapité.
Depuis l’incendie de Notre-Dame, je n’attends plus rien de ce pays, que pourtant je ne parviens pas à quitter. J’ai l’étrange sensation d’être en concubinage avec un cadavre.
Le monde s’éteindra dans un Ave Maria.